Dans la peau de … Mamie Momo

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Sénior

Ce mercredi matin, Danie Sarraillet, conseillère technique en gérontologie au Centre Communal d’Action Sociale a […]

par alexandra
4 octobre 2024

Ce mercredi matin, Danie Sarraillet, conseillère technique en gérontologie au Centre Communal d’Action Sociale a donné rendez-vous à quatre aides à domicile. Elles vont tester un simulateur de vieillissement.

Brigitte, Emmanuela, Sandrine et Céline, quatre aides à domicile du CCAS, se retrouvent  à l’appartement mis à disposition par le CCAS pour les aides à domicile. Aujourd’hui, elles vont participer à un atelier de simulation de vieillissement. Une expérience qui va changer leur manière d’appréhender leur métier.

Un atelier immersif

C’est Danie Sarraillet, spécialiste en gérontologie, qui anime cette formation. L’objectif : permettre aux participantes de comprendre, physiquement, sensoriellement et émotionnellement, les défis du vieillissement.

L’atelier, d’une durée de deux heures, débute par la projection d’un film illustrant les principales difficultés rencontrées par les personnes âgées au quotidien.

« Nous sommes conscientes que nos bénéficiaires ont des difficultés, mais je sens que ça va être un vrai choc de le vivre de l’intérieur », confie Brigitte, aide à domicile au CCAS depuis 23 ans. Sandrine, la plus jeune des participantes, âgée de 31 ans, a découvert, lors de la projection, que les goûts étaient altérés avec l’âge.

Vis ma vie ... d'une personne âgée

L’atelier a été mis en place il y a un an à raison d’une session par semaine. Pratiquement toutes les aides à domicile, soit environ 90, ont testé le costume du senior. Aujourd’hui, elles sont quatre à enfiler l’exosquelette.
Tour à tour, Sandrine, Emmanuela, Brigitte et Céline, munies de tout l’équipement (gilet, coudières, genouillères, chevillières lestées), d’une minerve, de gants limitant la dextérité, masque simulant le champ de vision restreint, bouchons d’oreilles et casque pour imiter le début de surdité, sont invitées à reproduire les gestes de la vie quotidienne.

Servir un café, remplir une bouilloire, passer un coup de balai ou allumer la télévision deviennent alors des actes bien plus complexes qu’à l’ordinaire.

Une expérience usante

Sandrine passe la première. Au bout de quelques minutes, la jeune femme exprime son ressenti : “C’est affreux, je ne vois rien”, dit-elle en renversant la moitié du café sur la table. L’expérience prend une autre dimension lorsque les aides à domicile se dirigent à l’extérieur pour monter les escaliers de l’immeuble.

Chaque marche représente un effort physique. Sandrine s’essouffle rapidement : « C’est très frustrant de ne pas pouvoir aller plus vite. Je comprends mieux pourquoi certains de nos bénéficiaires ne sortent presque plus de chez eux. »

« Je sens le poids sur mes jambes. Il ne me tarde pas de vieillir”, conclut-elle en retirant l’exosquelette, raconte Emmanuela. Pour Brigitte, la doyenne de l’exercice qui ressent déjà quelques douleurs, elle se rend compte  » du manque de mobilité et de la peur de chuter à tout instant ».

Être dans sa bulle

Au fur et à mesure de l’atelier, les quatre participantes réalisent que ces gestes, autrefois si naturels pour elles, deviennent une épreuve avec l’âge. Elles sont très enthousiastes de participer à cet atelier car  il leur permet de se mettre à la place des personnes qu’elles accompagnent quotidiennement.
Céline, comprend l’isolement de certaines personnes : « Le fait de moins bien entendre nous met automatiquement dans une bulle.»

Adapter sa manière de travailler

Pour Danie Sarraillet, « Cet atelier permet d’affiner le regard des aides à domicile sur la réalité vécue par les personnes âgées. Mais aussi d’ajuster leur accompagnement avec plus de patience et de compréhension », explique-t-elle.

Un atelier utile face aux défis du vieillissement

À l’issue des deux heures d’atelier, la réflexion se poursuit pour les quatre participantes. Elles repartent avec la nécessité d’adapter leurs gestes professionnels à la réalité du vieillissement.
Danie Sarraillet, quant à elle, se félicite de l’impact de ce type d’atelier sur les professionnels de l’aide à domicile.
En effet, aide à domicile est un métier qui demande beaucoup de cœur mais aujourd’hui, grâce à cet atelier, elles vont l’ouvrir encore un peu plus, pour redonner le sourire à leurs bénéficiaires.

Les aides à domicile accompagne 600 bénéficiaires

Les 90 aides à domicile du CCAS accompagnent près de 600 bénéficiaires. Chaque jour, Emmanuela, Brigitte, Sandrine, Céline et tant d’autres apportent un soutien précieux aux personnes âgées, en situation de handicap ou en difficulté. Leur principale mission ? Faciliter la vie à la maison en aidant dans les tâches du quotidien : ménage, courses, préparation des repas, mais pas seulement ! Au-delà de l’aspect pratique, elles offrent surtout une présence bienveillante, un sourire, une oreille attentive. Grâce à elles, chacun peut continuer à profiter de son chez-soi en toute sérénité, avec un petit rayon de soleil en prime !

« Lorsque je vois certains de mes bénéficiaires progresser et retrouver le moral, j’ai gagné ma journée » rapporte Emmanuela.