Les archives municipales font partie du patrimoine culturel qu’il faut conserver et restaurer. Chaque année, […]
Les archives municipales font partie du patrimoine culturel qu’il faut conserver et restaurer. Chaque année, à Anglet des documents sont restaurés. Rencontre avec Géraldine Gall, archiviste de la ville d’Anglet.
Que trouve-t-on aux archives d’Anglet ?
Géraldine Gall : Aux Archives municipales sont conservés les arrêtés du maire, les délibérations du conseil municipal et les archives produites par tous les services de la commune. Ces archives sont publiques et leur conservation est réglementée par le Code du patrimoine. On conserve aussi des archives dites privées qui sont entrées par don, leg ou achat et constituent également le patrimoine de la ville.
Pouvez-vous quantifier le nombre de documents ?
G.G. : Dans le monde des archives, quantifier le nombre de documents n’est pas vraiment utile. D’autant plus que les documents que nous conservons sont multiformes : un dossier de permis de construire, un registre de matrices cadastrales, un dossier de marché public, une affiche d’exposition, un registre d’état civil, un rouleau de négatifs, une maquette de bâtiment, un dossier de travaux publics, etc…
En revanche, les archivistes ont besoin de connaitre le taux d’occupation de leurs magasins d’archives. Alors on parle plutôt de volume occupé par les documents. Aux Archives d’Anglet, on conserve environ 1 500 mètres linéaires de documents. Cela représente des milliers d’archives. Et il reste encore environ 1 000 mètres disponibles.
Et puis, il y a aussi les archives électroniques ou numériques conservées sur des serveurs et dont on mesure le volume en octets.
Pouvez-vous nous donner les dates des plus anciens documents ?
G.G. : Les documents les plus anciens sont peu nombreux à Anglet. Mais nous avons, le fonds des registres paroissiaux de l’année 1613 à l’année 1792, un arrêt du Parlement de Bordeaux statuant sur les droits de pacage dans la Barthe de Beyris datant de 1680, les registres des délibérations de la commune de 1729 à 1797.
Comment sont-ils conservés ?
G.G. : On protège les documents avec des matériaux qui garantissent les meilleures conditions de conservation (boîtes et pochettes en carton neutre notamment) ; on enlève tous les éléments dégradants (élastiques, plastiques, trombones) et on les range sur des étagères ou dans des meubles à plans dans les magasins d’archives. Là ils sont à l’abri de la lumière, à une température et un taux d’humidité relative contrôlés quotidiennement pour assurer leur conservation.
Comment se déroulent les vérifications ?
G.G. : Les archivistes contrôlent la température et l’humidité relative des magasins quotidiennement. Si elles sont dans les normes et constantes, les risques de moisissures et certains facteurs de détérioration sont évités. Restent les attaques d’insectes et de rongeurs qu’il faut surveiller régulièrement.
Comment choisissez-vous ce que vous devez restaurer ?
G.G. : Les documents qui font l’objet de traitements curatifs, de restauration et de conservation préventive sont ceux qu’il faut conserver pour des raisons de prescription légale ; ceux qui présentent un intérêt historique et ceux qui ont une valeur patrimoniale.
Pour certains documents on agit avant qu’il ne soit trop tard. On évite les facteurs de détérioration avec des opérations de reliure, de conditionnement à plat, de dépoussiérage et de restauration, puis on les fait numériser pour protéger l’original des manipulations.
Pour ceux qui arrivent aux Archives en mauvais état, on doit parfois procéder à un traitement curatif et faire des opérations de restauration longues et délicates car ils sont parfois très fragilisés.
À quelle fréquence faites-vous appel à une société de restauration ?
G.G. : Nous déterminons les opérations à programmer sur les documents que nous avons sélectionnés et nous faisons appel à un atelier spécialisé dans la restauration du patrimoine de la région. Une experte technique établit un diagnostic et un constat d’état pour tous les documents à traiter, elle prend les documents en charge et les transporte en toute sécurité jusqu’à son atelier où ils seront bien traités.
Cette année, qu’avez-vous décidé de restaurer ?
G.G. : Les plans du cadastre napoléonien de la collection communale. Ils étaient très abimés. Ils sont revenus nettoyés en profondeur, restaurés, conditionnés en pochette neutre et numérisés.
Sont en cours de restauration : deux registres de matrices du cadastre rénové les dossiers de permis de construire de l’année 1955 (les années 1940 à 1954 sont déjà traitées) ; des dossiers de permis de construire des années 1972 et 1973 ayant subi un dégât des eaux; les cahiers de suivi de reportage des photographes Harriague (fonds privé acquis par la Ville en 2021) ; des plans de la villa Baroja.
Combien de temps dure une restauration ?
G.G. : En général les documents partent à l’atelier pour trois à quatre mois.
Quel est le montant d’une restauration ?
G.G. : C’est assez variable en fonction de l’état du document, des matériaux, du volume et des opérations à réaliser.
Recevez-vous des aides financières ?
G.G. : Non, en général ce sont les petites communes qui ne disposent pas de services d’archives qui font appel aux Archives départementales et à la DRAC pour soutenir la réalisation des travaux de restauration de leurs archives.
Qui peut consulter les archives ?
G.G. : Les documents d’archives sont librement communicables, sous réserve des délais de communicabilité (Code du patrimoine, art L. 213-1et 2), de leur état de conservation et de classement. La consultation des archives est possible sur rendez-vous et se fait obligatoirement sur place.
Archives municipales d’Anglet, Maison pour tous – 6 rue Albert-Le Barillier, Tel 0559030334/0559639350, archives@anglet.fr