Isabelle Esnult : « Donner une voix aux oubliés »

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Isabelle Esnult, professeur de sculpture à Anglet, vient de signer son premier roman : « […]

par florence
10 mars 2025

Isabelle Esnult, professeur de sculpture à Anglet, vient de signer son premier roman : « Personne ne me cherche, personne ne m’attend ». Un ouvrage , empreint d’humanité et de réalisme.

Profondément touchée par la situation des sans-abris,Isabelle Esnult a voulu changer le regard que l’on porte sur eux, loin des clichés. « Je ne comprends pas comment, au XXIe siècle, nous puissions tolérer que 300 000 personnes, dont 3 000 enfants, vivent encore dans la rue », s’indigne l’autrice.

Une écriture nourrie par des rencontres

Pour écrire ce livre, Isabelle Esnult a multiplié les échanges avec des personnes sans domicile. « J’ai passé des après-midis entiers à discuter avec eux dans des cafés. Ce sont juste des gens qui ne parviennent plus à s’insérer dans la société d’aujourd’hui », raconte-t-elle. Son roman, inspiré par ces rencontres, est avant tout une ode à l’humanité. Loin de tout discours politique, elle cherche simplement à éveiller les consciences : « Je ne veux plus qu’on les croise en les ignorant. »

Jean, un personnage empreint d’espoir

Son héros, Jean, incarne avec dignité la détresse et l’espoir. À travers lui, elle montre que la précarité peut toucher n’importe qui. Mais son récit n’est pas seulement un témoignage de la misère ; il est aussi une lumière. « Je voulais qu’il rencontre l’amour, qu’une main se tende vers lui pour l’aider à se relever », confie-t-elle. Avec une écriture à la fois poétique et pudique, elle propose un regard humaniste sur notre époque et ses dérives : la malbouffe, le harcèlement, la surconsommation.

Un tournant dans son parcours

Isabelle Esnult n’en est pas à ses premières réflexions sur la société. Après vingt ans comme dentiste, elle a choisi une nouvelle voie :  à 40 ans, elle obtient un DEA de criminologie qui la mène jusqu’aux tribunaux. Puis, en 2003, elle se lance dans l’écriture. Mais écrire un roman a été un défi : « Il fallait structurer l’histoire, faire grandir l’émotion, maintenir l’empathie avec le personnage tout en dénonçant ce qui ne va pas. »

Un projet collectif et un avenir prometteur

Ce roman est aussi le fruit d’une belle collaboration. C’est lors du Salon du livre de Cambo qu’elle rencontre son éditeur, Le Temps d’un Roman, basé à Boucau. Rachel Loeffler, professeure de dessin à Anglet, en a illustré la couverture, traduisant avec justesse « la lumière au bout du tunnel ». Isabelle Esnult, elle, ne s’arrête pas là : professeure de sculpture à Anglet, elle prépare une exposition et travaille déjà sur un deuxième roman, Lettres aux mots.

A découvrir

Isabelle Esnult, « Personne ne me cherche, personne ne m’attend »
Cours de sculpture avec Isabelle et de dessin avec Rachel , Association Fontaine Laborde Anglet