Au théâtre des Chimères, les résidents de John Bost et François-de-Paule s’épanouissent

Ça se passe en ville

Une douzaine de résidents des foyers François-de-Paule et John-Bost d’Anglet se rendent au Théâtre des […]

par alexandra
8 mai 2025

Une douzaine de résidents des foyers François-de-Paule et John-Bost d’Anglet se rendent au Théâtre des Chimères à Biarritz le jeudi après-midi. Depuis le mois de septembre, ils suivent des cours de théâtre. Une sacrée aventure !

Chaque jeudi après-midi, dans la salle du fond du théâtre des Chimères à Biarritz, des éclats de voix, des rires et des répliquent résonnent. Les résidents des foyers John-Bost et François-de-Paule d’Anglet se retrouvent pour des cours de théâtre. Sous la houlette de Florence, comédienne et animatrice, une douzaine de participants se prépare depuis le mois de septembre à monter sur scène, avec une énergie et un enthousiasme qui forcent l’admiration.
Florence, épaulée par quatre éducateurs, accompagne ce groupe hétéroclite avec douceur et inventivité.  » Elle s’adapte au tempérament de chaque résident, explique Samira, éducatrice. Certains arrivent à mémoriser un texte, pour d’autres, c’est plus compliqué. Le principal est qu’ils s’amusent et prennent du plaisir. »

Un moment d'expression et d'évasion

Et du plaisir, il y en a. Chaque atelier est une bouffée d’air, un moment d’expression et d’évasion. Les résidents, six du foyer John-Bost et sept de François-de-Paule, se livrent avec sincérité et courage à cet exercice pas toujours facile, mais gratifiant.
« Au début, c’était difficile, confie Soledad. Je me demandais comment ça allait se passer, et au fil du temps, ça va mieux. Ça me change d’environnement, on sort du foyer. Et ça nous permet de rencontrer d’autres personnes. »
Thomas, lui, est un habitué de la scène : « Je ressens de la joie chaque fois que je viens. Je fais déjà du théâtre ailleurs. Notre troupe est excellente et joyeuse ! »

Le stress de ne pas tenir son rôle

Chacun avance à son rythme, entre timidité, fierté et parfois appréhension. Edith avoue : « Pour le moment, c’est difficile. Je pense que cet été, ça ira mieux. Je tremble un peu par moment car j’ai peur de ne pas savoir jouer pour de bon à Quintaou. » Un trac partagé par Ophélie : « J’ai une boule au ventre. J’ai plein de stress, car j’ai peur de ne pas tenir mon rôle. »
Mais le chemin parcouru est impressionnant. Lise confie : « Au début, c’était compliqué mais maintenant ça vient tout seul. Ça me défoule de participer à ces cours de théâtre. » Un sentiment partagé par Jérémy : « C’est compliqué, mais au fil du temps, on apprend son texte. Et je regarde beaucoup de théâtre à la télévision, comme Les Fourberies de Scapin. »

Une expérience très valorisante

Certains se surprennent eux-mêmes. « Je ne suis pas sûr de moi, raconte Paul-Mathieu. Je n’ai pas l’âme d’un leader, pourtant pour le spectacle, je suis le leader. C’est contre ma nature. Mais j’y arrive, et c’est très valorisant. » Une transformation que Carole vit avec enthousiasme : « Je suis pressée d’être au spectacle. Je suis contente de venir, je fais travailler mon imagination. »
Le point d’orgue de cette aventure aura lieu le 4 juillet, sur la scène de la petite salle du théâtre Quintaou. Trois représentations sont prévues : deux en interne dans les foyers, et une ouverte au public. Une belle récompense pour ces comédiens en herbe, qui se préparent à partager leur création avec fierté.
Au delà d’un cours de théâtre, Florence et les éducateurs entraînent les résidents des deux foyers d’Anglet dans une aventure humaine et artistique, qui laisse entrevoir, chaque jeudi, l’inestimable pouvoir du théâtre.

Des ateliers rendus possibles grâce à la Semaine Auntrem'handi

Ces ateliers sont financés par la cagnotte 2024 de la Semaine Autrem’handi, une initiative imaginée par la Ville d’Anglet et qui vise, chaque année, à sensibiliser le public à la diversité et à la vie des personnes en situation de handicap. Grâce à une enveloppe de 5 000 €, une douzaine de résidents ont pu bénéficier de cet accompagnement artistique depuis septembre, sous la houlette de la compagnie du Théâtre des Chimères.