La Belle et la Bête : au collège Endarra, une comédie musicale pour grandir ensemble

Ce mercredi après-midi, les jeunes artistes de l’atelier comédie musicale du collège Endarra répètent par petits groupes dans les couloirs et les coulisses du théâtre Quintaou d’Anglet. Pendant qu’un groupe de jeunes filles chantent a capella, cinq garçons récitent un texte.

Depuis le mois de septembre, Enora, Faelann, Esteban, Imanol, Titouan, Nathan, Eryn et tous les autres répètent, chantent, jouent, et parfois doutent. Mais toujours ensemble. Comme une vraie troupe de théâtre. Le samedi 17 mai, à 16 h et 20 h 30, ils monteront sur les planches pour présenter leur adaptation de La Belle et la Bête. Un spectacle très attendu, porté par trente jeunes comédiens et seize choristes et accompagnés par des musiciens professionnels venus de Toulouse, Barcelone, Bordeaux ou encore Paris.

Exigence et bienveillance

Aux manettes de ce projet artistique et éducatif, Gaëlle Lapix, professeure de musique, qui dirige avec conviction cet atelier depuis 2013. Chaque année, elle imagine une nouvelle mise en scène, entourée d’une équipe fidèle : Christine Bordry, qui réalise les costumes, mais aussi Lucile Labonne, Marie Bobe, Benjamin Haupé, et même la principale, Valentine Deleu, « c’est une principale de collège extraordinaire qui s’est montrée très intéressée par le projet ».

Gaëlle Lapix, s’investit pleinement dans ce projet avec exigence… et bienveillance : « Cet atelier est ouvert à tous les élèves. Je pars du principe que tous les enfants sont capables. Il suffit d’avoir envie « , souligne la professeure entre deux répétitions.

Une aventure synonyme d’épanouissement

Pour la professeure d’Endarra, les comédies musicales participent à l’émancipation des adolescents. « Ce que j’aime le plus, c’est voir les élèves changer. Au terme d’une année dans cet atelier, les collégiens sont transformés. Un enfant est généreux et lorsqu’il vous fait confiance, il vous donne tout. Un élève très timide finit par se surpasser et s’épanouir. Je participe à leur construction en tant que professeur », apprécie-t-elle. La comédie musicale a même réussi à réconcilier des élèves en décrochage et phobie scolaire avec le collège.

L’esprit de troupe dans la bouche de tous les élèves

Les élèves confirment cette métamorphose qu’engendre l’atelier : « J’étais timide, mais grâce à la comédie musicale, j’ose plus. Je n’ai plus peur du ridicule », explique une élève de 5ᵉ. Faelann abonde : « La timidité s’envole au fil de l’année. Les encouragements de la prof sont très importants. » Pour Eryn, élève de 3ᵉ, ce qui compte aussi, c’est l’esprit de troupe : « Ici, il n’y a pas de jugement. On apprend à moins juger dans la vie de tous les jours. » Une autre élève de 5ᵉ ajoute : « On partage tous les mêmes peurs. Ça nous rend plus à l’aise à l’oral. »

Même son de cloche chez Imanol élève de 4e, qui insiste sur la force du collectif, et chez Nathan, en 3ᵉ : « Nous sommes comme une grande famille. Nous sommes contents de nous retrouver à chaque fois. On vit des moments très forts. » Titouan, lui, résume le sentiment général : « C’est toute une ambiance… C’est incroyable ! »

Une école de la vie

Si le spectacle est le point d’orgue, tout ce qui le précède est aussi essentiel. Répétitions, entraide, dépassement de soi, gestion du trac, joie d’apprendre ensemble… Autant de compétences développées en coulisse. La comédie musicale devient un espace où les élèves grandissent et apprennent à se connaître parmi les autres.

Cette expérience est une école de la vie, portée par une enseignante convaincue. Dans cet atelier du collège Endarra, les vertus du collectif sont en inscrites en haut de l’affiche.