De la redoutable Barre de l’Adour aux balises guidant les navires, Aymeric Bayle retrace un […]
De la redoutable Barre de l’Adour aux balises guidant les navires, Aymeric Bayle retrace un pan de l’histoire d’un fleuve capricieux. Une conférence passionnante à découvrir le 19 septembre à 18h à la Maison pour tous d’Anglet dans le cadre des 10 ans d’Anglet Patrimoines.
Fleuve capricieux par excellence, l’Adour a longtemps joué avec les marins, déplaçant sans cesse son lit et bouleversant l’accès stratégique au port de Bayonne. Entre bancs de sable mouvants, barre redoutable et tempêtes imprévisibles, l’entrée dans l’estuaire relevait d’une véritable épreuve. On dénombre plus d’une centaine de naufrages entre le XVIIᵉ et le XXᵉ siècle, témoignage de la dangerosité des lieux.
La découverte d’un passionné
C’est en observant l’évolution des plages d’Anglet, surf sous le bras, qu’Aymeric Bayle, pharmacien et défenseur du littoral, s’est intéressé à cette histoire maritime. Ses recherches dans les cartes anciennes et archives locales lui ont révélé un patrimoine fascinant : dès 1578, deux mâts rudimentaires, faits de branches de pin et de genêts, servaient de balises pour guider les navires. Placés à l’embouchure, ils permettaient aux bateaux de s’aligner sur la trajectoire la moins risquée, avant que les lamaneurs – rameurs chargés de tirer les navires à voile – ne prennent le relais.
Des balises à la Tour des Signaux

Au fil du temps, ces balises de fortune furent remplacées par de grands mâts, puis par des tours plus solides. L’époque napoléonienne marqua un tournant : désireux de protéger sa flotte face à l’amiral Nelson, l’Empereur fit renforcer le dispositif. C’est ainsi qu’apparut la Tour des Signaux, ancêtre de l’actuelle capitainerie, qui utilisait des drapeaux à bascule pour orienter les navires avant l’embarquement du pilote.
Modernisation et équilibre fragile
L’histoire des balises de l’Adour est aussi celle de la modernisation de la navigation : l’arrivée des remorqueurs à vapeur, puis des navires motorisés, les dragages réguliers pour maintenir le chenal, l’installation de feux de signalisation et enfin la radio dans les années 1930. Autant de progrès qui ont peu à peu sécurisé l’entrée dans l’estuaire, même si la dynamique côtière continue de poser des défis. La construction de la grande digue de Boucau, en déplaçant le courant, a par exemple transformé l’équilibre des plages d’Anglet, provoquant un désensablement encore perceptible aujourd’hui.
Une histoire entre océan et hommes

À travers ses recherches, Aymeric Bayle retrace cette lutte permanente entre le fleuve, la mer et l’ingéniosité humaine. « Les balises de l’Adour ne sont pas seulement des repères maritimes, explique-t-il. Elles incarnent des siècles d’adaptation et d’inventivité face à une nature toujours en mouvement. »
Pour info
A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, Anglet Patrimoines propose :
– Conférence le vendredi 19 septembre à 18h00, « Les balises pour franchir l’embouchure de l’Adour » par Aymeric Bayle.
Lieu : Maison pour tous, salle Ansbach, 6 rue Albert Le Bariller, Anglet
Entrée libre
– Visite commentée de l’église sainte Marie d’Anglet, et exposition « L’aventure de sa construction en 1932 et de son classement en 2014, du 20 au 21 septembre 2025.
Lieu : 31 Av. de la Chambre d’Amour
Entrée libre
Le programme des 10 ans d’Anglet Patrimoines : des rendez-vous à ne pas manquer !