Donner l’envie de livres … grâce aux bibliothèques des écoles

Dans l’immense école Jean-Jaurès élémentaire, au bout du couloir, la ludo-médiathèque accueille des élèves de CE2, durant la pause méridienne de ce jeudi d’octobre. Assis en demi-cercle face à Julie Draperi, référente « Livre et Lecture » de la direction Enfance Famille Jeunesse, 15 enfants écoutent, dans un silence quasi monacal, la référente leur conter l’histoire de Cornebidouille. Seuls des onomatopées et des éclats de rire sortent de leur bouche lorsque la sorcière, à travers la voix de Julie, éructe une farandole de mots grossiers. Julie Draperi et Mathieu Canderatz, responsable d’unité scolaire Jean-Jaurès, ont monté ce projet de bibliothèque-ludothèque, il y a tout juste un an. « Un projet spécifique à cette école », précise Julie.

La bibliothèque combinée à la ludothèque a pour but de devenir le pôle culture de l’école tout en restant un lieu vivant et animé. À ce jour, la ludo-médiathèque est utilisée quotidiennement par l’équipe périscolaire pour des lectures individuelles et collectives ainsi que pour des ateliers. Prochainement, l’équipe enseignante devrait également profiter de ce lieu de culture.

« En 2020, j’ai été missionnée pour faire un état des lieux des bibliothèques des écoles, sur leur fonctionnement et leurs besoins, afin de relancer l’activité avec une ouverture sur le temps périscolaire. Depuis 2015, des dysfonctionnements avaient entraîné un laisser-aller du dispositif », explique Julie Draperi. Lancé en 2005 à l’initiative de la bibliothèque Quintaou, l’aménagement des bibliothèques des écoles permettait un prêt permanent de livres. « À la suite du diagnostic, j’ai préconisé de réaménager les cinq bibliothèques les plus dynamiques, parmi elles, Jean-Jaurès », poursuit la référente.

Pour restructurer la bibliothèque, Julie Draperi est partie de l’existant. Elle a fait un tri des collections, a racheté des livres et du mobilier. Elle s’est aussi attachée à créer un classement « afin que la recherche soit aisée pour les enfants et les enseignants », insiste Julie qui anime des ateliers lecture durant la pause méridienne. « Les enfants sont très demandeurs. Parfois je dois en refuser », regrette Julie qui restreint le nombre d’élèves pour proposer une séance de qualité.

Mes parents n’ont jamais le temps de me raconter une histoire

Ce jeudi d’octobre, les 15 CE2 sont unanimes. Ils adorent qu’on leur raconte des histoires, car chez eux, leurs « parents n’ont pas le temps ».

À long terme, l’objectif est de faire émerger le même dynamisme et le même engagement des équipes pédagogiques (scolaire et périscolaire) dans l’ensemble des écoles de la ville.