Quand l’art s’invite dans une classe d’Évariste-Galois
SÉRIE. À l’école Évariste-Galois, deux classes ont accueilli une œuvre d’art de la collection municipale. Durant 6 mois, nous allons les suivre dans leur parcours pédagogique intitulé : « La classe à l’œuvre ». Aujourd’hui, l’accrochage.
Ce mardi d’octobre, deux classes du groupe scolaire Évariste-Galois reçoivent la visite de deux invitées pas comme les autres : Sophie et Violette, médiatrices culturelles, arrivent chargées d’objets intrigants — une boîte à outils, un mètre laser sur pied, et un grand sac de toile noire. Les élèves de deux classes les attendent avec impatience.
Une arrivée pleine de mystère
Première étape : la classe de moyens-grands. L’ambiance est électrique. L’emplacement de l’œuvre a été soigneusement choisi avec les enseignantes Karen et Béatrice. Le mètre laser est projeté, les enfants piaillent d’excitation. Tiago s’exclame : « Ça va être beau dans la classe ! » tandis que Chris-Anthony rappelle : « Il faudra toucher avec les yeux. »
Une œuvre, des réactions
L’œuvre installée s’intitule Humains et animaux de Mikhaïl Chémiakine (vers 1970, lithographie sur papier). Une fois accrochée, les réactions fusent :
« C’est ça l’œuvre d’art ? » s’étonne un garçon.
« Moi j’aime pas, je veux qu’on mette un autre tableau », confie Émilio.
« Je croyais qu’il était à l’envers », s’interroge une petite fille.
Les enseignantes rassurent : « Vous allez voir, vous allez finir par l’apprécier », promet Béatrice. Karen ajoute : « J’y découvre déjà plein de choses. » Esteban observe : « Si on le met allongé, ça devient un rectangle ! » — une belle entrée en matière pour revoir les formes. « Ta remarque est très intéressante », lui répond du tac au tac l’une de ses enseignante.
Avant de partir, les médiatrices confient l’œuvre aux enfants : « Vous y prenez soin, nous vous le confions. »
Une deuxième surprise pour les CM2
Direction la classe de CM2, où une autre œuvre attend d’être dévoilée. Sophie et Violette annoncent : « Voici une œuvre de la collection municipale, à vous d’en prendre soin. » Logan est « content et excité par ce beau projet ».
Avant de la découvrir, les élèves l’imaginent sur leur ardoise. Une jeune fille écrit : art abstrait. Elle ne croyait pas si bien dire : l’œuvre installée est Composition abstraite de Mikhaïl Andreenko (1972, lithographie couleur).
Les élèves scrutent déjà les détails cachés dans le tableau.
Un projet pédagogique vivant
Ce projet, intitulé La classe à l’œuvre, initié en 2019 par la Ville d’Anglet en partenariat avec l’Éducation nationale, propose aux élèves de vivre avec une œuvre d’art pendant six mois. Ils apprennent à l’observer, à en parler, à en prendre soin… et à en faire la médiation sur scène, au Théâtre Quintaou.