Quand l’art s’invite en classe : une œuvre devient « l’élève mystère »

Ça se passe en ville Culture Enfance

20 novembre 2025 3 min

SÉRIE. À l’école Évariste-Galois, deux classes ont accueilli une œuvre d’art de la collection municipale. Durant 6 mois, nous allons les suivre dans leur parcours pédagogique intitulé : « La classe à l’œuvre ». Aujourd’hui, la visite de Jean-Philippe Mercé, conseiller pédagogique.

Pendant plusieurs mois, deux classes de l’école Évariste Gallois vont vivre une expérience unique : accueillir une œuvre d’art comme une nouvelle élève. Elle restera plusieurs mois dans la classe. Une initiative qui transforme la salle de classe en atelier de découverte et d’émotions.

Ce projet, imaginé pour éveiller la curiosité et la sensibilité artistique des élèves, a pris vie aujourd’hui avec la visite de Jean-Philippe Macé, conseiller pédagogique.

Dans la classe de CM2 : premières impressions

Jean-Philippe Macé retrouve les élèves pour la deuxième fois. Sourire aux lèvres, il leur lance :
« Vous vous souvenez ? Je vous avais parlé d’une nouvelle élève. Elle n’a pas de bouche, mais elle est très bavarde… »

Son objectif : recueillir les ressentis des enfants et leur donner des clés pour observer et comprendre l’œuvre. Léré ouvre la discussion et raconte l’arrivée de ce tableau mystérieux :
« Il est arrivé dans une grosse mallette opaque. Deux dames l’ont installé avec un maître laser pour bien le fixer. »

Les détails intriguent : un garçon remarque que les femmes portaient des gants. Jean-Philippe explique :
« Cette œuvre est unique au monde. Les gants servent à la protéger des traces. Vous êtes les seuls à l’avoir dans votre classe ! »

Puis vient le moment des émotions. Les élèves expriment leurs impressions :

Eva : « J’ai ressenti de la joie, elle était belle. », Sonia : « J’aime le fond, j’étais choquée, impressionnée, car je ne savais pas ce que ça représentait. », Logann : « J’ai l’impression de l’avoir déjà vue. »

Pour Mila : « Je m’attendais à de l’abstrait. », quand à Théo, il a « ressenti du mystère : on voit des choses, mais on ne sait pas ce que c’est. »

Une diversité de sentiments qui illustre la force de l’art : faire penser, ressentir, discuter.

Apprendre à regarder une œuvre

Jean-Philippe propose une méthode simple pour appréhender l’art : lire le cartel ( titre, auteur, date, technique, dimensions), puis observer (couleurs, formes, personnages, détails), lister ce que l’on voit avant de réfléchir et enfin partager ses idées.

« Vous avez un long travail avant de présenter cette œuvre aux autres classes », conclut-il avant de rejoindre la maternelle.

Chez les petits : des yeux grands ouverts

Dans la classe de petite section, les enfants écoutent attentivement. Lorsque l’œuvre a été installée en classe, Emma avait remarqué les gants utilisés pour installer le tableau : « C’est parce qu’il est très fragile », explique-t-elle.

Comme les grands, les petits expriment leurs émotions et découvrent la même méthode pour observer l’art. Leur enthousiasme prouve que la curiosité n’a pas d’âge.

Ces deux classes ont désormais un « élève » supplémentaire : une œuvre d’art qui les accompagnera dans leurs découvertes et leurs réflexions pendant plusieurs mois.

par Alexandra Partager