Sur les traces des golfs d’Anglet

Lors de la conférence, Jean Vidal reviendra sur la transformation du quartier de Chiberta, des divagations de l’Adour à la naissance d’un lotissement privé et d’un golf haut de gamme. « On a souvent une image figée de Chiberta, mais son histoire est bien plus ancienne, liée à l’évolution du trait de côte. Le golf, inauguré en 1927, a profondément façonné le quartier », souligne le secrétaire général d’Anglet Patrimoines.

Pensé dès 1908, le projet est porté par une société immobilière biarrote avec une ambition claire : séduire les Biarrots. « Leur slogan de l’époque était : “Biarritz, Chiberta Golf Club est ouvert !” », sourit Jean Vidal. Une ligne de tramway avait même été aménagée entre les deux villes. Le richissime Alfred Loewenstein, troisième fortune mondiale à l’époque, séduit par la beauté du site et du parcours dessiné par le célèbre architecte de golf, Tom Simpson, le racheta pour l’offrir à sa femme qui pratiquait ce sport.

Aujourd’hui encore, l’esprit de Tom Simpson guide l’entretien et les rénovations des parcours. Patxi Ithurry, directeur du golf de Chiberta, évoquera l’ère moderne du site. « Après la guerre, Chiberta a traversé des périodes difficiles. Il a été sauvé grâce à Marcel Chassagny, président du groupe Matra, qui a rénové le parcours et les infrastructures. Aujourd’hui, on continue de faire vivre cet héritage, en respectant les plans originaux de Simpson comme on restaurerait une œuvre d’art ! »

Le golf compte désormais deux parcours : Chiberta et l’Impératrice, inauguré en 2002. L’association qui les gère regroupe 1200 membres. L’entretien est rigoureux, à la hauteur du classement : Anglet figure dans le top 10 des plus beaux golfs français.

Mais les enjeux dépassent le sport. À Chiberta, on innove aussi sur la gestion de l’eau et de la biodiversité. « Le site est exemplaire sur ces deux points. Nous avons interconnecté notre système d’irrigation avec celui de la Ville. Cela permet actuellement d’éviter les inondations et permettra dans le futur de réutiliser les eaux pluviales », explique Patxi Ithurry. En 2024, 250 000 m³ d’eau ont été délestés, évitant deux mois et demi d’inondations dans le quartier. Des réflexions sont en cours pour stocker cette eau et l’utiliser pour les espaces verts de la ville, les services de voieries et de lutte contre les incendies.

Pour clore la conférence, Michel Rapin proposera un hommage photographique. « Le golf, c’est aussi un art de vivre, un plaisir esthétique. À travers ces clichés, je veux montrer la beauté des lieux, les transformations opérées et le lien entre l’homme et le paysage », confie-t-il.

L’exposition installée à la Maison pour tous reviendra en images sur l’histoire des deux parcours, leurs constructions, les travaux de terrassement, mais aussi sur des figures emblématiques comme Loewenstein ou encore sur l’évolution des noms de rues du quartier.