FAIL : Quand les spectateurs choisissent la destinée du héros
Dans FAIL, un spectacle interactif mené avec énergie par le comédien Charly et mis en scène par Jonathan Salmon, les enfants deviennent les héros d’une aventure où tomber, c’est avancer.
Noa a 12 ans, est en 5e. Noa peut être fille ou garçon. Afin que chaque spectateur puisse s’identifier. L’enfant doute, trébuche. Mais grâce aux choix de la cinquantaine d’enfants du centre de loisirs de Baroja, le personnage de l’histoire va apprendre à se relever. Le spectacle FAIL est une expérience collective, immersive et bienveillante, qui transforme l’échec en levier de confiance. Dans le hall des Écuries de Baroja transformé en théâtre de la vie, les jeunes spectateurs deviennent les co-auteurs d’un récit où l’on grandit en osant.
L’’échec en pleine lumière
Assis en cercle autour de Charly, les enfants écoutent, concentrés, casque sur les oreilles. Un carton numéroté leur permet de choisir, à chaque étape, le chemin que Noa empruntera. Deux options. Deux directions. Et une seule règle : il faut sauver Noa.
« Dans quel état d’esprit est Noa », questionne Charly à l’ensemble des enfants. « Il ne se sent pas bien au collège Notre-Dame », répond l’un.
« Il en a marre qu’on lui dise qu’il est mauvais », ajoute une petite fille au pull écru.
Chaque décision influence le récit. Chaque choix est une prise de position. Et peu à peu, Noa change.
Le spectacle ne cherche pas à éviter les chutes. Au contraire, il les met en scène.
Jonathan Salmon explique : « La première chose qu’on apprend au judo, c’est à tomber sans se faire mal. Pourquoi ne pas appliquer cette logique à la vie ? » Dans le vestiaire, lieu de transition et de remise en question, l’échec devient un outil. On y célèbre les victoires, mais surtout, on y apprend à encaisser les défaites. À les comprendre. À les transformer.
La vérité sort de la bouche des enfants
À la fin du spectacle, Charly interroge les enfants : « Alors? Noa a gagné ou perdu? »
Les enfants lèvent la main. Ils sont tous unanimes : « Il a gagné ! « , répondent -ils en cœur.
« Vous êtes sûrs. Pourquoi, vous pensez qu’il a gagné ? », leur rétorque Charly.
Les explications sont multiples et fusent : » Noa a retrouvé confiance en lui », « Il a des amis », « Il devient plus courageux », « Il a trouvé sa place »
Le jeu s’appelle FAIL. Et pourtant, Noa a gagné.
Pas en évitant les erreurs, mais en les traversant.
Pas en trichant, mais en osant.
Avec énergie et tendresse, FAIL nous rappelle que l’échec n’est pas une fin, mais un début.
Et que pour avancer, il faut parfois tomber.
Comme Noa. Comme nous tous.