L’ici et l’ailleurs, une œuvre monumentale de Kévin Rouillard à la Biennale d’Anglet

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9 octobre 2024 3 min

Pour la Biennale d’Anglet, l’artiste Kévin Rouillard a créé une installation aussi imposante qu’inédite, « L’ici et l’ailleurs ». Cette œuvre monumentale s’élève sur la promenade de La Barre, invitant les visiteurs à se perdre dans un dédale de colonnes métalliques conçu en résonnance avec le paysage.

Connu pour ses sculptures à partir de bidons de transport aplatis et martelés, Kévin Rouillard s’aventure pour la première fois dans une création en trois dimensions, marquant un tournant dans sa pratique.

Une œuvre industrielle et poétique

Composée de mille fûts de métal compressés et empilés en 86 colonnes, l’œuvre s’élève sur la promenade de La Barre, évoquant à la fois des structures industrielles et des vestiges de colonnes grecques.

Inspiré par le paysage de l’embouchure de l’Adour, l’artiste a choisi des couleurs issues de la palette impressionniste, soulignant le contraste entre la dureté du métal et la légèreté des teintes. « Je voulais évoquer le port maritime, les sémaphores à l’entrée du fleuve, et donner une dimension poétique à ces matériaux industriels« , explique-t-il.

Une installation immersive

Kévin Rouillard a conçu cette installation sans plan préconçu, se laissant guider par la lumière et l’environnement. S’étendant sur 160 mètres, l’œuvre oblige les visiteurs à déambuler entre les colonnes pour en saisir les différentes perspectives. « Il n’est pas possible de tout voir d’un coup, sans marcher à travers », précise-t-il, soulignant l’importance de l’interaction physique avec l’œuvre.
Pour l’artiste, cette rencontre est essentielle : « Je cherche à provoquer une réaction tranchée, que les gens aiment ou n’aiment pas, mais qu’ils ressentent quelque chose de fort. »

Un défi monumental

La réalisation de cette installation a représenté un véritable défi pour Kévin Rouillard, soutenu par les entreprises Duo Emballages et ADHEX. Travailler avec mille fûts pour une première œuvre en extérieur et en trois dimensions a été une expérience exigeante. « C’était un vrai challenge ! Le timing était serré, j’ai dû recommencer car je n’étais pas satisfait, mais c’est dans ces moments d’incertitude que je trouve l’inspiration », confie-t-il. L’œuvre, massive et imposante, évoque aussi la dureté et l’épuisement du travail physique, un thème cher à l’artiste.

Des projets toujours plus grands

Après la Biennale d’Anglet, Kévin Rouillard poursuit sa quête artistique avec de nouveaux projets, notamment pour les galeries Xippas à Paris et Selebe Yoon au Sénégal. Visant toujours plus grand, il envisage des œuvres encore plus imposantes. « Pour moi, chaque nouveau projet doit dépasser le précédent. C’est un processus d’évolution perpétuelle. Mes prochaines colonnes atteindront 20m de haut », conclut-il.

Avec « L’ici et l’ailleurs », Kévin Rouillard transforme l’industrie en poésie, offrant aux visiteurs de la Biennale d’Anglet une expérience immersive et puissante, où le métal devient aussi léger que l’air et se mue en colonnes drapées de couleurs lumineuses.

par Florence Partager

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