Connaissez-vous l’histoire étonnante de la Villa Zipa, cette maison de style néo-basque construite sur le front de mer angloy ?
Édifiée aux alentours de 1919, la Villa Zipa se dresse majestueusement à l’extrémité de la pointe rocheuse de la Chambre d’Amour. Autrefois, demeure du docteur Gentilhe, élu d’Anglet, elle jouit d’un emplacement privilégié qui, à l’époque, ne laissait présager aucun risque de submersion, tant la plage s’étendait à perte de vue. Ses fondations étaient même ancrées directement dans le sable de la plage.
Ce que le docteur Gentilhe ignorait alors, c’est qu’à partir de 1893, le port de Bayonne entreprenait des opérations de dragage à l’embouchure de l’Adour, retirant ainsi chaque année 700 000 mètres cubes de sable côtier, situé à 4 kilomètres au nord de la pointe. Cette disparition progressive du sable allait non seulement empêcher le renforcement des plages d’Anglet, mais également entraîner leur érosion, à raison d’environ un mètre par an.
Une première alerte
La première mise en garde survient en 1924, lorsqu’une tempête dévastatrice emporte le premier établissement de bains de la Chambre d’Amour, érigé en 1884, ainsi que la route de tamaris qui le longeait. À la surprise générale, la villa échappe miraculeusement à ce raz-de-marée.
En février 1926, Le Courrier de Bayonne lance l’alerte en titrant : « La plage et la falaise de la Chambre d’Amour sont en danger », s’interrogeant sur les conséquences de l’extraction excessive et inconsidérée des sables, qui semblent menacer non seulement l’établissement balnéaire mais aussi la villa du docteur Gentilhe ainsi que la falaise environnante.
Les caves inondées
Quelques années plus tard, le 25 février 1929, les caves de la maison sont inondées suite à une forte houle conjuguée à une marée haute, entraînant des dommages au mur de soutènement.
Reconstruite pierre par pierre
En 1930, la décision est prise de déplacer la maison pierre par pierre vers un autre quartier d’Anglet.
Oui, mais où ?
Le lieu est finalement trouvé. D’ailleurs, cet emplacement nouveau se révèle être le passage obligé pour 80 % des Angloys lors de leur retour des plages. En effet, la bâtisse se trouve désormais dans le quartier des Cinq Cantons. Cette demeure chargée d’histoire a d’ailleurs été rebaptisée comme pour marquer le début d’une nouvelle vie : elle se nomme « Gocho-Etchea », qui signifie « maison douce » en basque.
par
Alexandra
