« Tisse ta toile » : les ados d’Anglet plongés dans les coulisses du numérique

Le décor est planté au château de Baroja. Un grand panneau Naviguer dans le monde numérique invite les élèves à pénétrer dans l’immense bâtisse qui accueille habituellement chaque mercredi et durant les vacances scolaires, les élèves de l’accueil de loisirs.

Au dernier étage, les élèves de troisième d’Endarra et de Stella Maris et les secondes de Cantau et de Stella Maris sont accueillis par des écrans. C’est à cet étage, qu’un parcours immersif leur est proposé autour de cinq grands thèmes liés au numérique.
« Ils sont nés avec le digital, ils en sont de grands consommateurs. Mais ont-ils conscience de ce que cela implique ? », interroge Stéphane Lachau, responsable du service jeunesse, à l’initiative de cet événement. « Cette opération vise à les faire réfléchir sur leur usage des outils numériques et ce que peut entraîner leurs utilisations. Il s’agit de la seconde édition. Élèves et chefs d’établissements sont ravis de cette approche.»

Depuis lundi 7 avril et jusqu’au vendredi 11 avril, plus de 800 élèves vont se succéder au château de Baroja pour participer à différents ateliers. Chaque groupe, d’une dizaine d’adolescents, rencontre les différents intervenants autour de cinq thématiques.

Répartis en petits groupes d’une dizaine de participants, les élèves enchaînent des ateliers courts mais denses, animés par des professionnels venus partager leurs expertises :

Données personnelles : Clémence Fernandez, ingénieure en informatique, et Elea Herbaut, communicante numérique, leur montrent comment mieux protéger leur vie privée en ligne.

Éco-citoyenneté numérique : Nathalie Sauzeau, de La Num Pays Basque, sensibilise aux impacts environnementaux du numérique.

Sexualité à l’ère du digital : l’association Les Petits Débrouillards aborde les enjeux liés à l’intimité en ligne.

Désinformation et fake news : Sébastien Irigoyen, animateur à la bibliothèque Quintaou.

Bien-être numérique : avec Céline Maya Latour, les ados s’interrogent sur leur temps d’écran, la déconnexion, et l’estime de soi à l’ère des réseaux.

Interactifs et rapides

Malgré le format express de 30 minutes par atelier, les échanges sont riches. Les ateliers sont interactifs. Céline Maya-Latour leur demande de sortir leur téléphone portable et les invite les jeunes à consulter leur temps d’écran hebdomadaire. La surprise est générale : la plupart dépassent largement la moyenne nationale, estimée à 5h14 par jour. Un lycéen atteint même 13 heures quotidiennes.

Nathalie Sauzeau leur explique comment nettoyer leur téléphone : « vous avez 4 minutes pour effacer les données inutiles, comme certaines applications que vous n’utilisez plus« . Elle leur montre aussi comment vider le cache. « En groupe, l’impact est plus important. De plus faire ce nettoyage permet de garder son téléphone plus longtemps. »

Avec Clémence Fernandez, les adolescents vont être sensibilisés à la protection des données. Un thème qui semble abscons. Mais l’ingénieur a imaginé un escape game sous forme de jeu vidéo. Par petit groupe, les élèves doivent hacker un jeune jusqu’à obtenir ses informations personnelles et ses codes bancaires. « On se rend compte, que ce n’est pas si compliqué de voler les données personnelles », raconte une jeune fille. « Ça fait peur », confie sa copine.

Si certains élèves restent discrets, d’autres se prêtent volontiers au jeu des discussions. Les questionnaires de fin de séance montrent un réel enthousiasme : les thématiques sont jugées utiles, les intervenants appréciés, et le format, bien que court, donne envie d’approfondir.