Quand les générations se rencontrent : immersion dans la cohabitation d’Éya et Geneviève

Dans l’appartement calme et lumineux de Geneviève, 73 ans, une nouvelle dynamique s’est installée depuis l’arrivée d’Éya, 24 ans, étudiante tunisienne en ingénierie civile. Près de cinquante ans les séparent, mais grâce au dispositif de cohabitation intergénérationnelle, les deux femmes que tout semble opposer vivent une expérience humaine et enrichissante.

Une rencontre facilitée par le CCAS

Eve Genest, chargée de mission au CCAS, a proposé à Geneviève de participer au dispositif. « J’avais une chambre libre et être avec des jeunes permet de bousculer mes habitudes », raconte Geneviève. De son côté, Éya, est venue en France pour effectuer un stage au laboratoire Siame de l’UPPA. Sur les conseils d’une amie, elle se rapproche du Crous qui l’accompagne dans les démarches. Après étude des dossiers, la rencontre est organisé.

Deux vies sous le même toit

Geneviève, vit au rythme de ses activités associatives pendant que les journées d’Éya sont bien remplies par son stage. Le soir, les deux femmes partagent parfois le repas et échangent sur leurs vies respectives. Elles sont toutes les deux conquises par cette expérience.

«Geneviève m’apporte son écoute et sa présence. Très vite, je me suis sentie comme dans ma propre famille », confie Éya. Geneviève, ne tarit pas d’éloges : «Avec Éya, tout s’est fait naturellement. On est indépendantes, mais on partage aussi de vrais moments enrichissants. »

Des échanges culturels

La cuisine devient un terrain d’échange. Éya cuisine à Geneviève les saveurs de la Tunisie : tajine tunisien, riz de Djerba, des plats épicés. En retour, Geneviève lui fait découvrir la région et les spécialités locales.

Un dispositif humain et encadré

La cohabitation intergénérationnelle repose sur un principe simple : une chambre contre une présence bienveillante, sans obligation de service. Les loyers perçus n’impactent ni les aides au logement (APL), ni les impôts ou autres prestations. Chaque binôme est soigneusement constitué par le CCAS et le CROUS, selon les besoins et les affinités.

« Si je trouve une personne comme Geneviève, je recommencerai sans hésiter », affirme Éya. « J’en parle autour de moi. Le dispositif est bien encadré, on peut exprimer nos préférences. Et surtout, on découvre une autre façon de vivre », conclut Geneviève.