De Lespes aux sommets de la cuisine : l’ascension de Khadija
Khadija a remporté la double médaille d’or départementale et régionale à l’épreuve de sélection du concours Meilleur Apprenti de France en cuisine froide, en avril dernier à Bordeaux. Lors de la finale nationale à Paris, elle a échoué au pied de la troisième marche. Le début d’une belle aventure malgré sa quatrième place.
L’histoire de Khadija pourrait servir d’exemple à bien des jeunes. Arrivée en France à l’âge de 12 ans, sans parler un mot de français, cette jeune Marocaine apprend tout, à la vitesse de la lumière. Intégrée à la section Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté) du collège Marracq, elle surmonte les obstacles scolaires et linguistiques.
La jeune adolescente, qui doit renouveler chaque année son titre de séjour, fait preuve d’un courage et d’une détermination impressionnants.
Elle passe beaucoup de temps à l’Espace Lespes où elle rencontre Morgane, l’animatrice du service Jeunesse. A 20 ans, elle remporte la médaille d’or départementale et régionale en cuisine froide, et termine 4e au championnat national. Son parcours est une leçon de persévérance. Khadija nous partage son aventure.
Peux-tu nous parler de ton parcours ?
Khadija : Je suis arrivée à 12 ans à Anglet, au quartier Lespes. Mes parents m’ont inscrite au collège Marracq à Bayonne. Comme je ne parlais pas un mot de français j’ai intégré la section Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté). Après la troisième, je me suis orientée vers un CAP, puis un bac pro cuisine au lycée hôtelier de Biarritz.
Tu as toujours cuisiné ?
K. : J’ai toujours été passionnée par la cuisine. Petite, je regardais ma grand-mère cuisiner. J’ai toujours voulu faire de la cuisine, mon métier.
Comment le service jeunesse t'a-t-il aidée dans ton parcours ?
K. : J’ai participé aux ateliers J. Comme j’habitais le quartier Lespes, j’allais à l’Espace Lespes. Je m’inscrivais aux jeux, aux ateliers et notamment aux ateliers cuisine. Les animateurs du service jeunesse m’ont beaucoup soutenue. Ces ateliers cuisine m’ont permis de développer mes compétences.
Avais-tu de l’expérience dans une cuisine ?
K. : J’ai fait de nombreux stages. J’ai commencé à Bukit à Bayonne, chez Sébastien Gravé, à l’Impertinent, à l’Embarcadère, à la Concha, chez Nuances, Influences et au service dessert de l’hôtel du palais à Biarritz.
Comment as-tu atterri au concours de Meilleur Apprenti de France ?
K. : Le professeur de cuisine du lycée hôtelier a proposé à ses meilleurs élèves de participer au concours de Meilleur Apprenti de France. J’ai accepté.
Comment t’es-tu préparée ?
K. : Tous les soirs, après les cours je m’entrainais au lycée. Je rentrais chez moi vers minuit, je devais manger puis faire mes devoirs. Nous avons eu le sujet deux mois et demi à l’avance. Il fallait une cuisine rapide, moderne et gastronomique. Je devais cuisiner un plat et un dessert.
Pour la finale à Paris, je me suis entraînée tout l’été. J’ai demandé à Morgane du service animation si je pouvais contacter le chef Christophe Leborgne qui animait les ateliers cuisine pour lui demander quelques conseils. Il a accepté de m’aider. J’utilise très souvent les livres de la bibliothèque pour trouver des idées.
Raconte-nous ce concours
K. : C’était une expérience incroyable ! J’étais un peu stressée au départ car je ne connaissais du tout la cuisine, où se trouvaient les ustensiles, comment marchait le four. Puis je me suis mise dans ma bulle. J’avais une organisation très précise. J’étais la seule fille de la compétition. J’ai remporté la médaille d’or au niveau départemental et régional dans la catégorie cuisine froide. La compétition était intense, et j’ai donné le meilleur de moi-même.
Qu’as-tu ressenti lorsque tu as remporté la double médaille d’or ?
K. : C’était très émouvant. Sur le moment, j’ai pleuré. J’ai ressenti beaucoup de fierté. Cette victoire est le fruit de beaucoup de travail et de passion.
As-tu un message pour les jeunes d’Anglet qui voudraient suivre tes pas ?
K. : Je leur dirais de croire en leurs rêves et de profiter des opportunités offertes par la ville. Il faut travailler dur pour réussir et ne jamais abandonner ses passions.
Quels sont tes projets à venir ?
K. : Je vais préparer le championnat de France de dessert 2025. J’aimerais participer au Bocuse d’Or et un jour essayer d’intégrer l’Institut Paul-Bocuse. Et pourquoi pas, dans quelque temps, devenir Mof (Meilleur Ouvrier de France).