Patricia Perello réveille la mémoire des sorcières basques

Une ville de Talents

25 octobre 2024 3 min

Patricia Perello, auteure angloye du roman « L’ombre des immortelles », nous plonge dans une enquête à la croisée de l’histoire et de la quête d’identité. Inspirée par les légendes basques, elle raconte l’histoire des femmes accusées de sorcellerie au XVIIe siècle, dont l’ombre plane encore aujourd’hui sur le Pays basque.

L’inspiration derrière « L’ombre des immortelles » est née lors d’une visite des grottes de Zugarramurdi, un lieu empreint de mystère.

« J’ai senti que ces femmes oubliées avaient encore tant à raconter », confie Patricia Perello. Les légendes basques autour de la sorcellerie, et plus particulièrement la place qu’occupaient les femmes dans cette société, l’ont poussée à creuser davantage.

Elle a découvert que les femmes basques géraient les fermes en l’absence des hommes, partis en mer, et qu’elles jouissaient d’un droit d’héritage lorsqu’elles étaient les aînées, une position mal perçue à l’époque.

Une enquête immersive au cœur de la sorcellerie

Le roman est construit comme une enquête, alternant entre passé et présent. L’héroïne, Ana, mène une quête d’identité qui reflète celle de l’auteure.

« En explorant cette histoire, j’ai découvert des aspects inattendus de ma propre vie », raconte Patricia. À travers des personnages comme Adelma, inspirée de sa propre grand-mère, ou Denia, une figure sombre et complexe, elle aborde des questions universelles sur la justice, l’identité, et le jugement.

Une écriture enracinée dans la terre basque

Patricia Perello a pris quatre années pour écrire ce premier roman, entre recherches et rédaction. Les scènes se déroulent en divers endroits du Pays basque, entraînant le lecteur dans une immersion totale

« J’ai voulu que chaque lieu soit vivant, que les lecteurs sentent l’odeur de la terre, des forêts et le souffle du vent basque », explique-t-elle. La nature, les traditions, et même les danses basques, autrefois perçues comme des diableries, enrichissent un récit profondément ancré dans son territoire.

Un héritage immortel

Le titre « L’Ombre des immortelles » fait écho à ces femmes dont la mémoire traverse les siècles. « Elles sont encore là, dans le paysage, dans nos souvenirs. Elles sont immortelles parce que 400 ans après, on continue à parler d’elles », explique Patricia.

Son œuvre, qui s’inspire autant de la grande Histoire que de sa propre expérience, a déjà reçu de nombreux retours positifs.

Avec ce premier roman, Patricia Perello dévoile une facette méconnue de l’histoire basque tout en rendant hommage aux femmes oubliées.

Actuellement en pleine préparation de son prochain projet, elle compte explorer les frontières du réel et de la folie, confirmant ainsi son goût pour les récits qui interrogent nos certitudes.

par Alexandra Partager

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