Lucie Sue décoiffe !

Portrait

8 avril 2024 3 min

Bercée aux sons des groupes anglais des années 1990, Lucie Sue s’est longtemps interdit de vivre de sa passion. Elle rêve désormais d’une carrière musicale et s’en donne les moyens. Rencontre avec une artiste complète.

La musique, c’est sa vie. Longtemps, Lucie Sue refuse pourtant de composer et de jouer ses propres morceaux. « L’envie était présente, mais la musique m’apparaissait comme un monde inaccessible », confie-t-elle. Née au sein d’une famille de musiciens, cette enfant du Top 50 étudie le violoncelle au conservatoire national de Lyon.

Au cours de ses années lycée, elle est guitariste au sein de groupes de rock, pop, folk, classique. PJ Harvey, Metallica, Faith No More tournent en boucle sur la platine de l’adolescente. Sa vie de jeune adulte la conduit à Anglet, sa terre d’attache depuis vingt ans. Elle y construit une vie de famille et s’épanouit dans son activité de graphiste. La musique reste dans un coin de sa tête.

Résurrection musicale en période de confinement

En 2020, à la faveur du confinement, l’artiste reprend ses instruments et commence timidement à mettre en musique ses états d’âme.

Son salon tient lieu de studio. « Pour la première fois de ma vie, j’ai eu le courage de mettre mes tripes sur la table, et de composer ma propre musique. Alors que je m’en sentais incapable, j’ai pris ma guitare, et je me suis mise au boulot. Tout ce que j’avais enfoui depuis toutes ces années a jailli comme d’une cocotte-minute. » Le propos est sincère, sans artifices.

Une cocotte-minute

Le résultat se nomme To Sing in French. L’album sort en février 2023, en partie grâce au financement participatif. Il compte 9 titres… en anglais. « Je suis la première à défendre la culture française. Je pense même en faire partie. Pour autant, ma musique, je la fais dans la langue qui me paraît sonner le mieux : l’anglais. »

Multi-instrumentiste, Lucie Sue joue toutes les parties de guitare, basse, violoncelle et chant. « C’est un album rock. Aux sons abrupts, piochant çà et là dans l’indie rock anglais ou l’alternatif américain des années 1990. Neuf titres qui sont à eux seuls des petits mondes se laissant explorer sans retenue, parlant l’un crûment, l’autre métaphoriquement, de mon vécu », confie la quadragénaire.

Du Hellfest à Baroja

De la production à la promotion, elle gère tout le processus créatif. « Le monde de la musique nécessite des relais… que je n’ai pas. »
Les réseaux sociaux, en particulier Instagram, seront son sésame pour une nouvelle vie. Ses qualités musicales alliées à ses vidéos décalées font mouche. Elles lui permettent de nouer des contacts avec d’autres musiciens et de monter son propre groupe. Les répétitions s’enchaînent, puis les premières scènes.

Désormais, rien ne l’arrête. Elle postule au casting international du groupe américain Steel Panther, alors à la recherche de son nouveau bassiste. Elle termine en finale parmi 1 660 candidatures, toutes masculines. Non sélectionnée, elle clôturera cette aventure par une participation sur l’un des titres du groupe lors de son passage au festival Hellfest 2022 ! À l’échelle locale, son concert à Baroja en octobre dernier a marqué les esprits.

Mettre tout en œuvre pour ne pas regretter

« En quatre jours, notre progression a été fulgurante. » Le public venu en nombre a apprécié son set, très rythmé, et son énergie. Conquis, son manager dit souhaiter promouvoir sa protégée sur les plus grandes scènes de France. Lucie Sue n’attend que ça. À 45 ans, elle estime le moment venu de franchir un nouveau palier. « Je ne veux rien regretter et je mets tout en œuvre pour cela. »

Avec un deuxième album en préparation, l’Angloye trace sa route, plus déterminée que jamais.

Retrouvez toute l’actualité musicale de Lucie Sue sur son compte Instagram iamluciesue

par Yannick Partager