Une marche mémorable au footing gastronomique

Ça se passe en ville

24 juin 2024 4 min

Georges Lambert, 86 ans, gravement blessé en 2019 lors d’un accident domestique, a parcouru, à l’aide de sa canne et de la main de son arrière petit-fils, les 5 km de marche du footing gastronomique qui a eu lieu le dimanche 2 juin. L’homme, à la bonne humeur contagieuse, est revenu sur son exploit qu’il gardera gravé dans sa mémoire.

Georges Lambert se tient droit comme un i lorsqu’il se déplace avec sa canne, dans son appartement d’Anglet. Malgré les nombreuses blessures et l’immense clou qui lui tient le fémur et qui l’empêche de plier sa jambe gauche. « Il m’est difficile de marcher et même de rester assis, je ressens d’affreuses douleurs », confie-t-il.

Un homme debout malgré ses blessures

L’homme de 86 ans revient de loin. En septembre 2019, alors qu’il promène un chien qu’il connait bien, ce dernier s’emballe, Georges n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive et est projeté contre un mur.

Lorsqu’il reprend connaissance, le chien, penaud, est à ses côtés. L’homme a le visage ensanglanté et souffre de multiples fractures. Georges, gravement blessé, est opéré du fémur et de l’avant-bras. Il passe 8 mois et demi aux Embruns à Bidart, dont 5 mois et demi sans poser le pied gauche par terre.

Un lent rétablissement et un moral en dents de scie

De retour chez lui dans son appartement d’Anglet qui domine la place des Cinq Cantons, il poursuit sa rééducation. Les progrès sont très lents, le moral de l’ancien militaire est en dents de scie : « Parfois, j’avais envie de me laisser aller. Je ne m’en sortais pas, et je ne voyais pas l’intérêt de continuer ».

C’était sans compter le soutien infaillible de son épouse, Danielle, qui lui maintenait la tête hors de l’eau. « C’est ma femme qui m’a poussé et qui m’a donné la force de rester en vie. Elle est formidable », explique-t-il avec affection.

Un défi imprévu et la solidarité familiale

Un matin, Georges, comme chaque jour, regarde par la fenêtre et découvre avec étonnement une longue file d’attente devant la porte de l’office de tourisme et de loisirs.

« J’ai alors pris mon téléphone pour demander ce qu’il se passait. La charmante jeune femme de l’office m’a expliqué que les gens venaient s’inscrire au footing gastronomique. Elle m’a même précisé que cette année, il y avait une marche de 5 km. Je me suis mis alors en tête de participer. » « Je l’ai vivement encouragé, poursuit Danielle. Il faut toujours avoir des projets en tête pour avancer ».

Georges écrit alors au service animation de la ville, pour savoir s’il est possible d’effectuer la marche avec un déambulateur. « Le service a été très réactif et m’a envoyé un plan très détaillé du parcours. »

De leur côté les agents qui ont reçu cette demande ne peuvent pas valider le fait que le parcours puisse se faire à l’aide d’un déambulateur : « Nous ne sommes pas médecins, nous ne pouvions pas affirmer que c’était possible alors nous avons décidé de lui fournir tous les documents pour qu’ils se rapprochent du corps médical. »

"Noah m'a donné un élan incroyable"

Georges embarque avec lui son épouse, sa fille, son arrière-petit-fils de six ans Noah et deux amis alsaciens randonneurs. Le dimanche 2 juin, muni de sa canne et solidement accroché à la main de Noah, Georges s’élance de l’espace vert des Cavaliers.

Au bout d’une heure, sa fille, qui n’a cessé de l’encourager, lui annonce qu’il a déjà marché une heure et qu’il a parcouru plus de la moitié du trajet.

« J’étais tellement heureux. Rien que d’en parler j’en ai la chair poule », raconte, ému, Georges. « Je m ‘étais lancé ce défi mais j’étais persuadé que je n’arriverais pas au bout ». Danielle et ses amis l’ont aidé. « Noah, m’a donné un incroyable élan. », confie Georges, qui, par le passé avait participé entre autres au 20 km de Paris, et à bien d’autres courses.

"Un indicible bonheur"

« Ce footing gastronomique est une belle réussite. La marche permet à tous de faire du sport. C’est un moment convivial, nous faisons de belles rencontres et cela permet de faire connaître le Pays basque. Et l’organisation est au top. »

Georges attend avec impatience l’année prochaine. Il espère bien rechausser ses baskets pour parcourir les 5 km de marche, avec Noah, main dans la main pour revivre « cet indicible bonheur ».

par Alexandra Partager

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