Victime d’un accident cardiovasculaire, Angeline témoigne : « Il faut que les femmes s’écoutent davantage »

Ça se passe en ville

12 mai 2025 3 min

Ce sont celles qui l’ont vécu qui en parlent le mieux. À 49 ans, Angeline a survécu à deux infarctus et un AVC. Aujourd’hui, elle partage son histoire pour sensibiliser les femmes – jeunes ou moins jeunes – à cette urgence médicale et sociétale qui les touche de plein fouet. Elle témoignera lors du passage du Bus du cœur des femmes à Anglet du 14 au 16 mai.

Nous retrouvons Angeline dans un bureau de la mairie d’Anglet. Élégante, souriante, tirée à quatre épingles, rien ne laisse deviner le parcours de santé chaotique de cette auxiliaire de vie originaire de Tyrosse. À 49 ans, elle ne présente que peu de séquelles apparentes : une fatigue persistante, quelques troubles de la mémoire. Elle peut se considérer comme une miraculée… ou une superwoman.

Premier infarctus à 36 ans

« Du côté de ma mère, il y avait des antécédents, mais jamais je n’aurais imaginé faire un infarctus à 36 ans », confie-t-elle. Les signes avant-coureurs apparaissent insidieusement, d’abord sous forme de migraines atroces, persistantes, qui l’obligent à rester dans le noir. Rien n’y fait. Consciencieuse, Angeline continue pourtant de travailler.

Puis, une nuit, elle est réveillée par une sensation d’écrasement de l’avant-bras. Le matin venu, une douleur vive irradie de l’épaule jusqu’au bout des doigts : « Je me suis dit que c’était dû à mon travail, je porte des patients tous les jours ». Dans l’après-midi, une barre dans la poitrine la fait vaciller. Ce n’est qu’en soirée qu’elle se rend aux urgences. Diagnostic : infarctus. Elle a 36 ans.

Une seconde attaque à 42 ans

Six ans plus tard, un second infarctus la frappe. Cette fois, les symptômes sont différents : « Un matin, mon bras droit se met à sauter. On m’avait toujours dit que les problèmes cardiaques paralysaient le côté gauche, alors je ne m’inquiète pas trop ». Mais dans la soirée, de violentes douleurs entre les omoplates surgissent, sa mâchoire se raidit, puis l’impression d’étouffer. Son fils appelle les secours. Verdict : second infarctus. Deux stents sont posés. Elle a 42 ans.

Un AVC en 2023

Janvier 2023. Angeline ressent une fatigue extrême, mais comme à son habitude, elle ne s’écoute pas : « J’ai pensé au surmenage, rien de plus ». Jusqu’à ce matin où son bras gauche tombe. Elle n’arrive plus à le tenir. Elle est victime d’un AVC.

« Il faut que les femmes soient au courant »

C’est son cardiologue, le docteur Labeque, qui l’incite à témoigner à l’occasion du passage du Bus du cœur des femmes à Anglet qui sera présent du 14 au 16 mai sur la place du Général-de-Gaulle. Angeline accepte sans hésiter : « Les femmes doivent savoir que ces accidents peuvent arriver à chacune d’entre nous. Même jeunes… »

Témoigner pour alerter

Elle salue l’initiative portée par la Ville d’Anglet : « Ce parcours de dépistage de plus de deux heures va permettre à beaucoup de femmes de faire le point sur leur santé. Trop souvent, on s’oublie, les femmes ne prennent pas assez soin d’elles. Tout le monde passe avant nous. Les conséquences peuvent être graves. »

Angeline, qui s’en est sortie, lance un appel : « Pensez à vous. Écoutez-vous. Prenez soin de vous. » Elle souhaite que son témoignage serve d’alerte, pour que les femmes n’ignorent plus ces signaux d’alerte et cessent de se dire : « Ce n’est rien, ça va passer…afin de ne pas ennuyer toute la famille avec leurs petits soucis de santé… »

Photo : Émilie Drouinaud

Tout connaître sur le Bus du coeur des femmes

Du 14 au 16 mai, le Bus du cœur des femmes fera étape à Anglet, pour offrir un parcours de dépistage complet aux femmes qui se sont inscrites. Ce bus parcourt la France pour sensibiliser et dépister les maladies cardiovasculaires chez les femmes.

par Alexandra Partager