« Cette matinée nous permet d’oublier la maladie »
Dans le cadre d’Octobre Rose, la patinoire d’Anglet a accueilli des patientes atteintes de cancer, pour une journée de découverte et de partage. Organisé par la Ville, cet événement a offert aux participantes l’opportunité unique de rencontrer les joueurs de l’Hormadi, l’équipe de hockey locale et de s’initier au patinage.
En ce jeudi d’automne, la patinoire de La Barre consacre sa matinée à Octobre Rose pour recevoir un groupe de femmes atteintes de cancer.
Organisé par la Ville, cet événement, à la fois sportif et humain, a réuni des patientes en cours de traitement ou en rémission, autour de valeurs de solidarité et de partage. Dans la salle de réunion, un petit déjeuner les attend. Christiane Bossavie, conseillère municipale déléguée aux seniors et à la santé publique et Xavier Daramy, directeur de la patinoire, les accueillent chaleureusement.
Rien que pour elles
L’atmosphère à la patinoire est à la fois joyeuse et pleine d’émotions. « Nous avons créé ce temps pour vous. Aujourd’hui, c’est votre matinée », insistent à tour de rôle les intervenants.
Une parole qui réchauffe le cœur de ces femmes courageuses qui luttent sans relâche contre la maladie. Angélique, 42 ans, atteinte d’un cancer de l’utérus, est « très émue par ce moment. Je suis soignante. D’habitude c’est moi qui aide les autres, et aujourd’hui on s’occupe de moi », confie la jeune femme qui veut rester positive dans l’épreuve.
La découverte du hockey
Après la présentation de la patinoire et de son histoire, l’apprentissage des règles du hockey sur glace et la visite des coulisses, les femmes, âgées entre 42 et 76 ans, ont assisté à l’entrainement des joueurs de l’Hormadi avant de monter elles-mêmes sur la glace.
Derrière les vitres de protection qui entourent la patinoire, les participantes découvrent, pour certaines, le hockey sur glace pour la première fois.
Un beau cadeau offert par la Ville et la patinoire
Parmi elles, Geneviève, la soixantaine, sourit : « C’est une belle opportunité de découvrir ce sport. C’est un beau cadeau que nous font la ville et la patinoire. Ça n’arrive qu’une fois dans sa vie et je ne sais pas ce que la vie me réserve. L’accompagnement est total durant cette matinée, c’est absolument génial ».
A ses côtés, Carole, 62 ans, attend avec impatience et un peu d’appréhension de monter sur la glace : « J’ai patiné gamine, je ne sais pas si je vais y arriver, mais il me tarde », souffle cette Bayonnaise qui avoue apprécier ce moment suspendu « durant lequel on oublie la maladie ».
« Un vrai défi »
Il est temps de chausser les patins pour ces dames. Le personnel de la patinoire est aux petits soins. Lydie, n’a jamais patiné, elle est trouillarde. Au début de la visite, elle certifie qu’elle ne montera pas sur des patins : « Je vais être bancale, je ne vais pas tenir dessus. Non, non, non, je n’irai pas », disait-elle une heure plus tôt. Dans le vestiaire, alors que toutes ses camarades de circonstance lacent leurs patins, Lydie se dirige vers le comptoir, donne sa pointure et suit le mouvement. « C’est Morgane de la Ligue contre le cancer qui m’a dit que cette matinée allait me plaire. Elle m’encourage à participer à des ateliers et ça rebooste le moral », affirme Lydie en se dirigeant vers l’entrée de la patinoire.
Malgré son appréhension, elle franchit la porte qui sépare les gradins de la glace, et soutenue par deux joueurs de hockey, fait ses premiers pas sur la glace. « Je n’aurais jamais pensé faire du patin à glace un jour, et encore moins pendant mon traitement. C’est un vrai défi. Je me suis surpassée. Les jeunes joueurs ont été exceptionnels de patience et de gentillesse », raconte Lydie qui avoue être sortie de sa vie de confort.
"Ce genre de moment nous rappelle que la vie continue"
L’initiation au patinage, encadrée par des membres de l’équipe de hockey, a offert à ces femmes une parenthèse bienvenue, loin des traitements et des rendez-vous médicaux. Les encouragements et les sourires des joueurs les ont accompagnées dans leurs premiers pas sur la glace.
« Ici, on pense à autre chose. Tous les joueurs qui sont là pour nous. Je suis très touchée, » explique Pamela en pleine session de patinage. Pour Alice, qui aime beaucoup les sports collectifs « ce genre de moment nous rappelle que la vie continue, qu’on peut encore s’amuser, dépasser nos limites, et qu’on est capable de faire du sport même si nous sommes touchées en plein corps avec cette maladie »
L’importance du sport dans le processus de guérison
Mais au-delà du plaisir, cet événement a mis en lumière l’importance du sport dans le processus de guérison. Et le patinage est une belle métaphore : sur la glace, c’est comme le parcours face à la maladie. On tombe, on se relève, on glisse parfois sans contrôle. Mais l’important, c’est de continuer à avancer.
« Je repars avec de nouveaux souvenirs et ce n’est pas fini puisque je vais assister au match de hockey demain, confie Geneviève, enchantée. « C’est ce genre d’initiatives qui nous aide à tenir, qui nous rappelle qu’on n’est pas seule dans cette lutte. »