Nouvelle saison, nouveau look : la fashion week des plages

Ça se passe en ville Plages

6 juin 2024 4 min

Dès le mois d’avril, tous les matins à l’aube, démarre un joli défilé de bulldozers sur les plages. Chaque année, le service des plages façonne ses étendues de sable pour leur dessiner leur look d’été et des profils remodelés.

Patrick Larronde, responsable de l’équipe des plages, nous a répondu sans fard à l’interview «fashion week des plages », dévoilant les coulisses de ce relooking estival, plus communément appelé : reprofilage.

Quelle est la meilleure saison pour reprofiler des plages ?

Patrick Larronde : On s’attaque au reprofilage des plages à la fin du mois d’avril pour qu’elles soient prêtes et belles au début de la saison estivale. Nous y travaillons du lundi au vendredi, tous les matins jusqu’à mi-juin.

Le reprofilage, est-ce plutôt de la haute couture ou du prêt à porter ?

P.L. : Comme en haute-couture, le travail est dense et nous nous adaptons à chacune des plages, à sa morphologie. Durant l’hiver, le sable s’accumule sur les plages et forme des petites dunes. Avec nos engins, nous étalons ces monticules de sable. D’une part, pour aplanir les plages et d’autres part pour créer des plateaux au niveau de la zone de baignade. 

Mais en aucun cas, nous venons boucher les baïnes

Chaque détail a été pensé pour offrir une allure impeccable et une fonctionnalité optimale à nos plages.

En quoi le reprofilage améliore-t-il le bien-être et la santé des plages ?

P.L. : Le reprofilage, que l’on effectue chaque année, permet de préserver et de maintenir les plages. L’hiver, la houle ramène tellement de sable que certaines digues ont été ensevelies. Par exemple, celle entre la plage des Corsaires et de la Petite Madrague. Le reprofilage vient s’inscrire comme un complément de lutte contre l’érosion des plages.

Quel est le but du reprofilage ?

P.L. : Le reprofilage sert à lutter contre l’érosion. Nous redessinons le profil des plages pour assurer une meilleure visibilité aux sauveteurs côtiers. L’accumulation de sable sur la partie haute des plages accentue la pente de celle-ci qui empêche la visibilité de la zone de baignade. L’opération consiste à recréer une pente plus douce en poussant, à marée basse et à l’aide d’engins de chantier, le sable du haut de la plage.

Le reprofilage permet aussi de d’assurer la sécurité des baigneurs en leur facilitant l’accès au bain grâce à la confection d’un plateau.

Combien de personnes travaillent en coulisses pour offrir aux habitants des plages de rêve ?

P.L. : L’entreprise qui s’occupe du reprofilage, Travaux Publics Maitia, est équipée de trois bulldozers. Au service propreté des plages, nous sommes cinq à l’année (Richard, Daniel, Xabi et Mathieu). En été, nous avons deux collègues et 14 saisonniers par semaine en renfort. On utilise trois tracteurs avec trois tamiseuses et un véhicule 4X4.

Mais il faut savoir que nous entretenons les plages tout au long de l’année. Nous retirons le bois, le plastique, la ferraille. Nous nous occupons de la protection dunaire en posant des ganivelles, des filets de coco ou encore les sapins de noël ou du broyat ce qui permet d’emprisonner le sable.

Lors des alertes vagues submersion, nous sommes sur le pont pour poser les barrières de sécurité.

 

Les plages ont-elles toutes un look différent ?

P.L. : Selon les plages, le sable est différent. Et selon les années, la qualité du sable peut changer. Nous avons remarqué, depuis quelques années, que celle qui a le sable le plus fin est la plage de La Barre. La Madrague est constituée de plusieurs sables. La Petite Chambre d’Amour a du gros sable voire des galets.

Pour vous, quelle est la plage parfaite ?

P.L. : La plage parfaite aurait du sable fin, serait légèrement inclinée afin de pouvoir rentrer dans l’eau facilement.

Avez-vous une anecdote à nous raconter lors de vos campagnes de reprofilage ?

P.L. : En 2004, sur la plage des Corsaires, nous avons trouvé une baleine échouée de plus de 12 m de long pour un poids de 10 tonnes. C’était impressionnant ! 

Une autre anecdote : lorsqu’on a commencé le reprofilage des plages il y a 10 ans, à la plage du Club, le sable arrivait au niveau du promenoir. Aujourd’hui, on ne peut même plus descendre nos engins !

par Alexandra Partager

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