Bizkaia Exploration dévoile le Gouf de Capbreton

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17 octobre 2025 3 min

Dans l’ombre des grands sanctuaires marins, le Gouf de Capbreton reste méconnu. Bizkaia Exploration, implantée à Anglet et cofondée par Romain Violleau et Lilian Haristoy, œuvre pour révéler, étudier et protéger ce trésor du golfe de Gascogne.

Globicéphales

Le gouf de Capbreton, long de 270 kilomètres et atteignant 4000 mètres de profondeur, relie les côtes landaises à l’Espagne. Véritable faille dans l’océan, il concentre des courants, des remontées d’eau froide et riche en nutriments qui nourrissent une biodiversité hors du commun. On y croise dauphins, requins, cachalots, rorquals, voire baleines à bec, une espèce rare et mystérieuse. « Le Golfe de Gascogne est un lieu incroyable, mais encore trop méconnu, alors qu’il s’agit de la plus grande zone maritime de Métropole », souligne Romain Violleau.

Deux passionnés aux commandes

Bizkaia Exploration est née de la rencontre entre deux photographes réalisateurs passionnés : Lilian Haristoy, technicien rivière et expert du gouf depuis plus de dix ans, et Romain Violleau, entrepreneur dans l’innovation technologique et technicien en ADN environnemental. Tous deux originaires du golfe de Gascogne — l’un du nord, l’autre du sud — ils ont uni leurs compétences pour documenter et faire aimer ce milieu.

Leur équipe de sept personnes expérimentées dans l’étude et la conservation marine met en place des expéditions scientifiques en collaboration avec la plupart des organismes scientifiques français, ainsi que des institutions espagnoles. Bizkaia Exploration accompagne aussi des projets de recherches externes à ses propres missions et propose son savoir-faire, son expertise de terrain, ainsi que sa logistique et son matériel professionnel (bateaux, ROVs, imagerie et son, génétique environnementale…).

Un patrimoine menacé

La richesse du gouf attire autant qu’elle inquiète. La surpêche, incarnée par de gigantesques bateaux-usines, met en péril les équilibres. « Ils peuvent pêcher jusqu’à 400 000 kg de poissons en une seule journée, dont un nombre incalculable de prises accidentelles », alerte Romain Violleau. « Cinq senneurs ratissent par jour une surface équivalente à celle de Paris ! », complète-t-il. « Certaines espèces emblématiques, comme le requin -renard, peuvent encore être commercialisées sous couvert de la « prise accidentelle » alors que leur pêche est interdite ». À ces pressions s’ajoutent la pollution venue des fleuves, le réchauffement climatique et le risque d’exploitation des fonds marins.

Dauphin

Pour Bizkaia Exploration la priorité est claire : créer des zones marines réellement protégées afin de permettre aux espèces de se reproduire et à l’océan de se régénérer. « L’océan est très résilient. Si on le protège, ou qu’on le laisse tranquille un moment, il se régénère naturellement et plutôt rapidement contrairement aux écosystèmes terrestres », rappelle Romain.

La science par l’image

Cachalot

À l’image du commandant Cousteau, les fondateurs de Bizkaia Exploration sont convaincus que la connaissance passe par l’image. Films, livres, documentaires, expositions et conférences sont au cœur de leur mission de sensibilisation. Prochainement, un espace leur sera dédié au musée Izadia à Anglet, renforçant encore leur rôle de passeurs entre science et grand public. « Pour protéger, il faut aimer. Et pour aimer, il faut connaître. C’est le fil rouge de toutes nos actions », résume Romain Violleau.

Le rêve d’un sanctuaire

Dauphins

Du corail noir aux orques ibériques, du thon rouge en migration aux dauphins bleus et blancs, le gouf de Capbreton est une mosaïque fragile et vivante. Bizkaia Exploration veut continuer à dévoiler, documenter et sensibiliser, avec un rêve en tête : voir enfin ce territoire marin reconnu et protégé à sa juste valeur.

En savoir + :
BIZKAIA Exploration – Underwater explorations for science & conservation

par Florence Partager