Anglet, un maillon stratégique du réseau Comète
À l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, une conférence exceptionnelle sur le Réseau Comète, réseau d’exfiltration des pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, aura lieu à Anglet le 21 septembre. Michel Rapin, président de l’association Anglet Patrimoines, et Jean Vidal, passionné de cartographie, nous éclairent sur cette organisation résistante et le rôle central joué par la ville d’Anglet.
Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, dont le thème cette année est « le patrimoine des itinéraires et des réseaux », l’association Anglet Patrimoines en collaboration avec l’Association des Amis du Réseau Comète, invite le public à revivre cette extraordinaire épopée lors d’une conférence riche en anecdotes et en témoignages. Dominique Aguerre, président des « Amis du Réseau Comète » et fils de passeur, et Geoff Cooper, ancien aviateur de la RAF, proposeront un retour détaillé sur cette aventure humaine. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous ceux qui souhaitent mieux connaître l’histoire locale.
La villa Voisin, QG de la branche sud
Le Réseau Comète, fondé en 1941 par une jeune résistante belge, a permis à 326 pilotes britanniques et américains abattus au-dessus des territoires occupés d’échapper à la capture allemande. Anglet, avec sa proximité à la frontière espagnole, jouait un rôle clé dans cette organisation d’évasion. « Le QG de la branche sud du réseau se situait à la villa Voisin, près de la place Lamothe », précise Michel Rapin. Cette villa, bien que disparue aujourd’hui, a été un lieu crucial dans la coordination des passages des pilotes à travers le Pays Basque et les Pyrénées.
Des héroïnes méconnues et des défis mortels
Contrairement aux idées reçues, le Réseau Comète n’était pas un réseau de résistance armée mais d’évasion. Il collaborait étroitement avec les services secrets britanniques qui le finançaient. Les membres, en majorité des femmes, prenaient en charge les pilotes : hébergement, nourriture, vêtements. « Leur mission était de les convoyer discrètement jusqu’à Bayonne avant leur prise en charge par le réseau angloy pour le passage de la frontière », explique Jean Vidal. Parmi ces héroïnes, Christiane Saldias, 95 ans, sera présente lors de la conférence pour partager son témoignage unique.
Un réseau résistant, mais à quel prix ?
La route des pilotes vers l’Angleterre était longue et périlleuse. Après avoir été hébergés dans des lieux comme l’auberge ou l’école du quartier Sutar, ils étaient convoyés à pied à travers les Pyrénées, sous la direction de contrebandiers et passeurs. « Le trajet par Biriatou a été abandonné après la noyade tragique d’un pilote, et les exfiltrations ont été redirigées via Larressore », détaille Michel Rapin. Malgré les risques, le réseau a survécu jusqu’à la fin de la guerre sans être démantelé, mais 259 résistants ont perdu la vie, victimes des arrestations et exécutions.
Conférence « Le réseau d’évasion Comète »
21 Septembre 2024 à 15 heures
Maison pour tous d’Anglet, salle Ansbach, 6 rue Albert le Barillier.
Entrée libre et gratuite
En savoir +
Un travail de mémoire mené par Anglet Patrimoines
L’association Anglet Patrimoines, qui organise cette conférence, se consacre au recensement, à la préservation et à la transmission de l’histoire locale. Des cartes dont certaines datent du XVIIIe siècle aident à retracer l’évolution de la ville, de ses maisons à ses moulins et lavoirs, en passant par les marécages et ruisseaux. L’association, forte de ses 89 adhérents, organise des conférences, des exhibitions, un jeu de piste annuel, des visites, et fêtera ses 10 ans l’an prochain avec un programme riche.
Anglet Patrimoines,
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