Shiular lo gascon, siffler le gascon, histoire d’une renaissance

Oubliez les oiseaux et leurs mélodies matinales, ici c’est la langue qui chante, ou plutôt qui siffle !

Mais qu’est-ce que la langue sifflée en gascon ? C’est une forme unique de communication utilisée traditionnellement par les bergers pour se communiquer sur de longues distances dans les montagnes. Au lieu de crier à tue-tête, ils sifflaient les mots et composaient des phrases par le truchement de leurs doigts posés sur les lèvres. Le mystère demeure quant à l’origine de cette langue sifflée béarnaise qui a bien failli disparaître.

Préserver un art traditionnel

“La langue sifflée s’est éteinte en 1999, avec le décès de la dernière siffleuse qui connaissait ce langage de façon native”, indique Philippe Biu, professeur d’occitan à l’université de Pau et des Pays de l’Adour.

Cet art est-il en voie de disparition? Eh bien, non ! La langue sifflée en gascon fait un retour remarqué, grâce à des passionnés déterminés à préserver cette tradition unique. Un enseignant retraité de Monein, Gérard Pucheu, s’est rendu sur l’île de La Gomera aux Canaries pour y retrouver la technique originelle et la réintroduire en Béarn. “Il a ouvert les premiers cours de langage sifflé à Pau dans un cadre associatif. C’est là que je me suis formé”, précise Philippe Biu.

Une exposition interactive

Une exposition, au Centre culturel Tivoli – Uei en Gasconha, est organisée jusqu’au 21 septembre. Cette exposition captivante offre une expérience multimédia et interactive, utilisant des archives télévisuelles rarement vues auparavant, pour explorer l’art du sifflement gascon. Découvrez les siffleurs d’hier et d’aujourd’hui, apprenez les secrets de cette langue sifflée et explorez le processus de renaissance de cet élément précieux du patrimoine linguistique et culturel gascon. Enregistrements sonores, photographies et illustrations vous plongent au cœur de cette tradition unique.

Organisée dans le cadre de la Maiada, semaine gasconne, cette exposition est le fruit d’une collaboration entre Philippe Biu et Jean-Jacques Casteret, directeur adjoint du CIRDOC (Centre international de recherche et de documentation occitanes).

Ne manquez pas cette occasion unique de découvrir un aspect méconnu et pourtant fascinant du patrimoine régional !